8 avril 2015

Avant même la commercialisation d’une des premières machine à écrire, son prototype avait un clavier de type ABCD sur deux lignes. Mais le problème de ce type de clavier c’est qu’en tapant à une certaine vitesse, les tiges de la machine s’emmêlaient et bloquait le système.
Christopher Sholes (l’inventeur de ce prototype là, car il y en a eu d’autres avant) a donc étudié les digrammes (ensemble de 2 lettres ) les plus utilisés de la langue anglaise pour les éloigner le plus possible afin de ne plus bloquer les tiges.
Comme il ne savait pas trop dans quel ordre les placer, il s’est donné une base en demandant que l’on puisse écrire le mot Machine à écrire (ou plutôt Typewriter) en anglais sur la ligne du haut.
C’est comme ça qu’est né le QWERTY en 1873.

©CC — Première machine à écrire commercialisée
©CC — Première machine à écrire commercialisée avec un clavier QWERTY

 

Remarquez qu’il n’y a pas de 1 ni de 0 sur la ligne des chiffres, Sholes préférant que l’on utilise I et O.

 

 

Avec le succès de cette machine le QWERTY s’est démocratisé sur les autres modèle et, suites aux exportations, s’est adapté aux différents pays en y ajoutant les caractères accentués. Même le clavier grec, pourtant n’utilisant pas les lettres latines, est adapté du QWERTY.

Dans certains pays, pour des raisons inconnues, l’adaptation a également inversé quelques lettres. Ce qui a donné l’AZERTY de France et de Belgique ainsi que le QWERTZ des pays germaniques.

©macforum.ch — Clavier mac suisse
©macforum.ch — Clavier mac suisse

Avec l’amélioration des machines à écrire et plus tard l’arrivée des ordinateurs, les contraintes techniques n’étaient plus et de nouvelles dispositions, plus adaptées à l’écriture des langues, ont commencées de voir le jour et ce dès 1892.

En 1892 la disposition DHIATENSOR voit le jour pour l’écriture de l’anglais, ces lettres, les plus utilisées, étant sur la rangée du bas. Mais le QWERTY est déjà bien installé et cette disposition ne prend pas.
En 1907 un équivalent pour le français apparait, il se dénomme le ZHJAY mais aura le même sort que le DHIATENSOR.

En 1936, le docteur August Dvorak fait une étude similaire à celle de Sholes, mais un peu plus poussée, et au contraire rapproche les digrammes et cherche l’alternance des mains pour accélérer l’écriture. Il se base sur une ligne de repos où il pose les caractères les plus courants. 69% des caractères sont tapés de cette ligne centrale contre 23% en QWERTY¹. Il a donné son nom à cette disposition.
Avec le Dvorak on peut taper environ 3000 mots, juste avec la ligne du milieu contre environ 300 en QWERTY.
Plus d’info dans cette webBD

©ergocanada.com – Clavier Dvorak et QWERTY (en bleu)
©ergocanada.com – Clavier Dvorak et QWERTY (en bleu)

Pour le français il existe 3 dispositions inspirées par le Dvorak.
La première est le Marsan. Née en 1976 elle n’est pas utilisée car elle n’est pas adaptée aux ordinateurs du fait qu’elle soit sur 5 lignes, une version pour ordinateur cependant existe, tronquant la ligne du haut, celle des chiffres.
Le Dvorak-fr, né en 2002, est une « simple » adaptation du Dvorak mais nous allons nous attarder sur la troisième : le BÉPO.
Le BÉPO, né lui en 2006, comme le Marsan ou le Dvorak est né suite à une étude de la langue et repose sur une ligne de repos. C’est, à mon point de vue, la disposition la plus adaptée. Il a tout ce qu’il faut pour écrire correctement la langue française (ainsi que d’autres langues européennes). On trouve des caractères impossibles à taper sur PC en AZERTY comme les lettres É, Æ, Œ et Ç mais également des signes de ponctuations «, » et ….
Plus d’informations si vous voulez l’adopter sur bepo.fr.

©typematrix.com – Clavier BÉPO orthogonal
©typematrix.com – Clavier BÉPO orthogonal

Pour les autres langues il existe évidement également des dispositions ergonomiques comme le Neo pour l’allemand, qui lui va encore plus loin, car une des couches du clavier reprend l’alphabet grec (qui est sur une touche morte en BÉPO) et une autre comporte un pavé numérique ainsi que les touches Insert, suppr, début, fin, retour arrière.
Plus d’infos sur neo-layout.org pour les curieux.

¹Ces chiffres sont en fait ceux pour le BÉPO mais ils sont d’ordre similaire en Dvorak.

One thought on “Les claviers”

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