Cet été je suis parti, pour la première fois, dix jours en Corse avec ma femme et des amis, et une bonne partie des rumeurs que l’on entend sur l’île de beauté n’est pas erronée.
Corsica Ferries
On a fait le voyage jusque sur l’île en voiture, à un moment on est arrêté par la mer, il a donc fallu prendre le bateau.
Après avoir comparé ce qui se faisait en terme de traversée, mon choix s’est porté sur Corsica Ferries — je n’avais pas dû comparer avec toutes car un des amis qui nous a rejoint a utilisé une compagnie que je n’avais pas croisé pendant mes recherches — pour ses tarifs mais aussi ses ports d’attaches.
Ma seule autre expérience de ferries est avec SeaFrance pour un voyage d’à peine une heure vers le Royaume-Uni, les 5 heures passées entres Nice et L’Île-Rousse (ou les six au retour entre Calvi et Nice) ont bien entendu parues plus longues mais l’expérience était similaire.
Corsica Ferries est une entreprise corse, basée à Bastia, le bateau allait de la France à la France (la Corse est encore française) et pourtant… tout le personnel à bord parle italien, certains parlent également plus ou moins bien le français mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Les instructions pour utiliser et quitter notre cabine nous a donc été donné entièrement dans la langue de Dante.
La cabine en elle même a des allures de chambre de Formule 1 – hôtels low-cost du groupe Accor – tout comme son prix. Pour n’y rester que 4 heures ça passe, car oui, on a accès à la cabine qu’une demi-heure après le départ et il faut la quitter une demi-heure avant l’heure d’arrivée théorique, si le bateau a du retard — ce qui était notre cas, un quart d’heure à l’aller, une grosse heure au retour — ça fait quitter la cabine bien tôt.
Pour ce qui est du reste, plusieurs type de restaurant du libre service comme du service à table, et à comparer les deux, le libre service est un poil cher car la différence de tarif n’est pas énorme entre les deux choix. La cuisine est correcte en service à table, est assez inégale au libre service.
Côté autres loisirs, il y avait une salle d’arcade bien plus petite que lors de ma traversée de la Manche, et une piscine… fermée pour l’intégralité du trajet.
La Corse
Ah la Corse, ses montages, ses forêts, et ses îles au tréso–or… pardon je m’emballe, mais remplacez « îles au trésor » par « plages » et vous avez un bon résumé des lieux.
Bien que la Corse soit française, on se sent plus en France sur l’île très éloignée qu’est la Réunion que sur la toute proche Corse. Et les habitants le font bien ressentir. En plus de ça, la plupart du temps ils nous a été impossible (interdit) de payer en carte bleue ou ticket restaurants. Seul le liquide et plus étrangement les chèques sont acceptés. De plus — mais c’est pareil à la Réunion pour le coup — certaines marques présentent sur l’île (de stations essence par exemple) ne le sont pas dans l’Hexagone.
Nous sommes resté principalement en Balagne (région de Calvi), coincée entre mer et montagne, la région est propices aux randonnées ainsi qu’aux loisirs balnéaires.
Nous avons fait trois randonnées, on a commencé par la plus compliquée et longue (5h) vers la croix des autrichiens, qui culmine à un peu plus de sept cents mètres et nous donne une très belle vue sur Calvi.
La suivante un peu plus courte (3 bonnes heures) à travers la forêt de Bonifatu, par laquelle passe également le très fameux GR20. Et pour finir une plus simple et courte (une grosse heure) vers le village fantôme d’Occi, incorporé dans Lumio depuis le milieu du xıxᵉ siècle, dont le dernier habitant est mort en 1918.
Côté visites nous nous sommes limités aux centre de Calvi et de l’Île-Rousse. Très différents, Calvi est cantonnée sur trois rues piégées entre mer et montagne dont une longeant le port, ainsi que sur sa citadelle qui surplombe la ville. Et l’Île-Rousse est beaucoup plus axée plage, et possède une grande place qui réunit cafés, magasins et boulistes.
Les corses
Je ne vais peut-être pas me faire des amis, mais les corses ne sont pas franchement familiers sur la route. Ils conduisent très rapidement dans les petites routes de montagne et n’hésitent pas à klaxonner quand on est pas assez rapide devant eux. Je me suis même fait klaxonner pour m’être garé alors que j’avais bien mis mon clignotant. Peut-être n’ont-ils pas aimé mon petit « 21 » sur ma plaque d’immatriculation, à un petit chiffe prêt, la Corse « 20 » (croisé sur une seule plaque, mais sur un autocollant) est divisée en « 2A » (au sud) et « 2B » (au nord). Enfin bref.
Dans les magasins et villes touristiques ils font un peu plus d’effort, faut pas faire fuir les clients, mais n’hésitent quand même pas à le dire si quelque chose ne va pas.
Le corse
Dans la vie de tous les jours, j’ai été surpris à ne pas entendre un seul mot de cette langue. Et quand j’ai essayé de la parler — juste pour dire « s’il vous plaît », je ne la parle pas sinon — on m’a simplement ignoré. Même à la radio je n’ai pas entendu de corse, mais seulement du français et de l’italien. Le corse étant un dialecte de l’italien (je vais encore me faire des ennemis) j’ai peut-être confondu les deux à l’oral, mais ça me paraissait très italien quand même ce que j’ai entendu.
Je n’ai été confronté au corse qu’à l’écrit, principalement sur les panneaux de signalisation. Ces derniers sont soit dans les deux langues, soit seulement en français où le haut du O est effacé au Tipp-Ex® pour le transformer en U, c’est la principale différence entre ces deux langues dans la plupart des noms propres. Les autres fois où je l’ai vu à l’écrit sont sur des panneaux à destination des touristes. Il s’agissait soit de la traduction de la version française, soit plus étonnant, de la suite du texte commencé exclusivement en corse, terminé en français, un peu dur de tout suivre pour les touristes.